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Des fonctionnaires moins nombreux, mais mieux payés |
Nouvel exercice des voeux pour Nicolas Sarkozy ce vendredi à Lille... devant un public qui ne lui est pas forcément acquis, celui des fonctionnaires. " Je ne suis pas issu de la fonction publique, mais j'y crois", a plaidé le chef de l'Etat, à deux semaines d'une journée de mobilisation nationale des fonctionnaires pour la défense de l'emploi et des salaires. Il a donc parlé de " qualité de vie", de " diversité", mais surtout de pouvoir d'achat et de gestion des carrières. Les questions de rémunération ont occupé une large part de son intervention. " Comment répondre au malaise de la Fonction publique dans le contexte financier qui est le nôtre ?" s'est interrogé le président de la République dès le début de la cérémonie des voeux. " Les problèmes du pouvoir d'achat dans le privé, on les retrouve dans le secteur public". Mais au-delà, Nicolas Sarkozy a affirmé son intention de décloisonner les évolutions de carrière, de remettre en cause les mécanismes de l'ancienneté et des concours, de mieux représenter la diversité de la population au sein de la Fonction publique. Concernant les salaires proprement dits : " Le mérite et l'effort doivent jouer une part beaucoup plus importante dans la rémunération". Concernant les promotions : " Il faut supprimer l'académisme des concours internes, prendre en compte l'expérience professionnelle". Nicolas Sarkozy a prôné également la gestion des carrières en fonction des " métiers" et non " des statuts", pour rendre les mouvements plus faciles au sein de la Fonction publique... voire vers le privé. Par ailleurs, il s'est attaqué à " la promotion à l'ancienneté" qui " a découragé les plus jeunes et les plus doués". Enfin, " il faut que le même effort soit fait au service de l'intégration des enfants de l'immigration". "Ne pas considérer la question des effectifs comme un tabou" Tout ceci suppose une Fonction publique attractive. Et efficace, alors que l'augmentation de ses effectifs est allée de pair, a affirmé Nicolas Sarkozy, avec une baisse de son efficacité globale. D'où ce tandem baisse des effectifs - hausse des salaires déjà largement mis en avant. " J'assume donc pleinement l'objectif qu'il faut mieux payer les fonctionnaires et ne pas considérer la question des effectifs comme un tabou", a expliqué le chef de l'Etat, une réduction qui " ne peut se faire sans une amélioration concomitante" des traitements. Aussi, a promis Nicolas Sarkozy, " nous allons mettre en place une garantie de pouvoir d'achat pour les fonctionnaires". L'indice de base ne suit pas l'évolution des prix ? " Le traitement indiciaire de base évoluera au minimum sur l'évolution de l'inflation". Mais ce "rattrapage" doit faire aussi par un recours accru aux heures supplémentaires : " Les heures supplémentaires des agents publics sont rémunérées 25% de plus depuis le 1er janvier que les heures normales", a rappelé le chef de l'Etat. Donc, comme dans n'importe quelle entreprise privée, alors qu'elles étaient jusqu'à présent moins payées... Une incitation aux fonctionnaires à " travailler plus". Avertissement sans frais, enfin, aux syndicats : "Je veux rendre hommage aux syndicats qui ont eu le sens des responsabilités et ont à coeur de défendre au mieux les intérêts des fonctionnaires. Je veux aussi jouer cartes sur table : nul n'a le droit de monopoliser la parole des fonctionnaires. Il y a le temps de la discussion collective avec les organisations syndicales et le gouvernement mais il faudra également que chaque fonctionnaire puisse donner son opinion sur les missions du service public, sur le périmètre du statut des fonctionnaires. Je souhaite qu'on le fasse sans tabou. La réforme de la fonction publique ne se fera pas sans les représentants du personnel mais je veux vous le dire : la réforme de la fonction publique, pour que vous retrouviez une qualité de vie dans votre travail, je la conduirai". Fonctionnaires, que pensez-vous des annonces du président de la République ? Vous pouvez les commenter en cliquant ci-dessous sur "Réagir à cette article". |